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L’année 2025 est marquée par une série d’affaires judiciaires retentissantes en RDC, impliquant d’anciens hauts responsables politiques et des institutions clés. Ces dossiers révèlent les tensions persistantes entre justice, politique et sécurité nationale.

1. Affaire Bukanga-Lonzo : 20 ans requis contre Matata Ponyo

Le procès du projet agro-industriel de Bukanga-Lonzo, initié sous le mandat du Premier ministre Augustin Matata Ponyo (2012-2016), est au cœur de l’actualité judiciaire. Le ministère public a requis 20 ans de prison contre Matata Ponyo, l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Deogratias Mutombo, et l’homme d’affaires sud-africain Grobler Christo Stephanus. Ils sont accusés de détournement de fonds publics destinés à ce projet, qui n’a jamais abouti malgré des investissements massifs. 

Le procès est suivi de près, d’autant plus que Matata Ponyo, candidat à la présidentielle de 2023, a refusé de comparaître à l’audience du 23 avril 2025, invoquant des vices de procédure. 

2. Poursuites contre Joseph Kabila : soupçons de collusion avec l’AFC/M23

Le gouvernement congolais a saisi le 24 avril 2025 le procureur général près la Cour constitutionnelle pour demander la dissolution du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), fondé par l’ancien président Joseph Kabila. Cette démarche fait suite à des accusations de soutien présumé de Kabila à l’Alliance fleuve Congo (AFC), une coalition politico-militaire dirigée par Corneille Nangaa et comprenant le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda. 

Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a ordonné l’ouverture de poursuites judiciaires contre Joseph Kabila et ses complices présumés, les soupçonnant de soutenir le groupe rebelle AFC/M23. 

3. Affaire Filston Kabeya : une mort suspecte impliquant la sécurité de la Première ministre

Le décès du policier Filston Kabeya Senda, survenu le 8 avril 2025, a conduit à l’ouverture d’une enquête judiciaire. Les gardes de la Première ministre Judith Suminwa sont accusés d’avoir torturé à mort le policier. La Cour militaire de Kinshasa/Gombe a tenu sa troisième audience le 16 avril 2025, au cours de laquelle une autopsie a été ordonnée pour déterminer les causes exactes du décès. 

Un expert a conclu que la cause du décès était une hémorragie cérébrale, mais des zones d’ombre persistent, alimentant les spéculations sur une possible implication de la sécurité de la Première ministre. 

4. Scandale à la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe : falsification d’arrêt judiciaire

Une affaire opposant les sociétés Orientale Ressources Congo Sarl (ORC) et Kamituga Mining a mis en lumière des pratiques mafieuses au sein de la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe. Il est apparu que la Cour a contribué à la falsification de son propre arrêt rendu sous RCEA 40.029. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a dénoncé ces pratiques et appelé à une réforme en profondeur du système judiciaire. 

Ces affaires illustrent les défis majeurs auxquels est confrontée la RDC en matière de gouvernance, de justice et de sécurité. Elles mettent en lumière la nécessité d’une réforme en profondeur des institutions pour restaurer la confiance des citoyens et garantir l’État de droit.

À suivre

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